La Première Guerre mondiale (1915-1918), bien que remportée par les Alliés, s'était soldée par un immense massacre. Le plus grand tribut de sang en Italie a été payé par l'infanterie, composée de gens ordinaires qui ont dû quitter leurs proches et leur travail pour aller combattre, sans aucune préparation et avec un équipement insuffisant, lors d'une guerre de tranchées difficile et longue.
Pour soulager la souffrance de ceux qui ne reverraient jamais leurs proches, en exorcisant ensemble la douleur et la mort, il fallait transformer cette douleur en une épopée de gloire. Ainsi, dans les années qui ont suivi immédiatement la fin de la Première Guerre mondiale, des initiatives ont fleuri dans toutes les villes et villages d'Italie pour financer et ériger des monuments aux morts de la Grande Guerre.
Un Comité Citoyen a été créé à cet effet, mais c'est surtout grâce à la solidarité de toute la population qu'a été inauguré, le 16 novembre 1924, ce Monument aux Morts, œuvre du sculpteur Omero Puntelli, actif dans la province d'Arezzo entre 1919 et 1939. Réalisé en marbre blanc, en pierre et en bronze, le monument de Subbiano représente un fantassin, vêtu de l'uniforme réglementaire et d'un casque, en train de lancer une grenade qu'il tient dans sa main droite, tandis qu'il serre fermement le drapeau de l'autre main.
Notez les inscriptions gravées sur le socle en marbre, qui rendent hommage aux jeunes tombés au combat : "AUX MORTS POUR LA PATRIE / LA TERRE QUI LES A ENGENDRÉS / FIÈRE DU SACRIFICE SUBLIME / SUR L'AUTEL DE LA RÉDEMPTION."
Sur le côté droit : "SUBBIANO / À SES FILS GLORIEUX" ; sur le côté gauche, seules deux dates : "14 MAI 1915 / 4 NOVEMBRE 1918."
Le monument a été placé à l'endroit où il se trouve encore aujourd'hui, au centre de la place Garibaldi, où, quelques années plus tard, ont également été construits l'école primaire et le bâtiment de l'Institut Palazzeschi, inaugurés le 28 octobre 1935.